Je vous retrouve donc pour vous conter l'épic deuxième partie de notre trek. Comme il avait beaucoup neigé sur le deuxième col, il a fallu changer d'itinéraire :( . Mais bon, on le savait déjà au départ de notre trek... Donc au lieu de passer par Kalihuin Pass, on passera par une vallée latérale appelée Vitha Thapa, par un chemin ''de trappeur'' composé de plein de danger points et de trucs louches du genre. Certains indiens virent au gris, moi j'ai un grand sourire !
Mais avant de partir de Bada Bhangal, je dois reprendre mes mauvaises habitudes de soldat sanitaire et jouer au médecin (bon ok, il ne s'agit que de percer des cloques à quelques potes, c'est nul je sais). Donc soirée en ambiance médecin de cambrousse à la lueur de ma frontale et au rythme des ''Euhh, will it hurt?'', 'm'amuse comme un gamin de 10 ans!
Autre fait intéressant: Bada Bhangal est un village producteur de certains substances, raison pour laquelle les villageois refusent l’ouverture d'une route d'accès :)
On se lève de nouveau très tôt car la journée qui s'annonce sera longue et pénible. Il faudra traverser des zones totalement rocheuses (par là entendez de la progression sur rocher facile) et quelques ''danger points'', ce qui sera une première pour la quasi totalité du groupe. En route pour 14 km de défilé rocheux dans ces converses de montagne que j'affectionne tant.
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Pentes raides, rivière au fond |
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Birbal |
Birbal était l'un de nos 3 porteurs/guides, il faisait un peu office de ''maman de camp''. Toujours occupé à s'enquérir de l'état de mon assiette, à me proposer de boire des alcools louches (et accessoirement à se prendre des cuites avec un des autres guides :) ) etc. Exemple type de dialogue:
- ''Matiou, you want more?'' (alors que mon assiette est encore pleine)
- ''After, after...'' que répond-je.
Autres phrases types: '' Matiou, ciapatti?'', ''Matiou dissie (alcool de chose) ?? '', ''Matiou...''
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Chemin creusé dans la falaise |
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L'endroit est pas moche... |
Après quelques heures de marche, on tombe finalement sur un petit havre de paix: un replat encaissé entre deux montagnes. Cerise sur le gâteau: on trouve un abri utilisé par les locaux pour passer la nuit.
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L'abri |
Mais c'est à partir de là que les choses commencent à se corser. Le chemin devient de moins en moins bien tracé sur certaines parties, les pentes plus raides et les passages en rocher plus fréquents et plus impressionnants. En effet nous progresserons désormais au milieu d'une énorme pente bien raide. Rappelons que la principale caractéristique de l'Himalaya est que tout est 15 fois plus grand que dans les Alpes, je vous laisse imaginer pourquoi notre aventure du jour en impressionnera plus d'un.
Nous atteignons finalement l'endroit où nous passerons la nuit. A noter qu'au passage, j'éventre mes converses de montagne, celles-ci se transformant soudainement en GEOX (la chaussure qui respire... dans les deux sens!) Tout le monde est content, car la journée a été éreintante. Ce soir, activité spéciale, on dormira à la belle, protégés par un pan de falaise/demi grotte. La place faisant défaut, on reprend nos bonnes vieilles habitudes de notre première nuit.
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Dharmpal, Ritesh et Sartek |
Nuit pleine de courbatures... heureusement la journée qui vient ne sera pas trop longue. Nous devons franchir les derniers ''danger point'' et rejoindre le village de Dhardi où nous passerons la nuit suivante.
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Par en haut |
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Le... ''chemin'' |
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Du caillou partout |
On sort finalement des difficultés. Il ne nous reste que 3 heures de marche avant le village de Dhardi, où nous profiterons de l'hospitalité d'une famille de montagnards, ainsi que d'un retour à la civilisation (autrement dit ils ont des biscuits et des bonbons!). On croise également le ''garde-chasse'' et son bodyguard (le garde-chasse devant peser 50 kilos tout mouillé), les deux totalement déf', comme quoi la marchandise de Bada Bhangal s'exporte plutôt bien :p . Souper chez nos hôtes, ambiance un peu bizarre mais simpa quand même. Je vous laisse deviner l'espace qu'il y avait pour dormir dans la cabane (depuis le temps vous devriez être capable de trouver tout seul).
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Manish, Dharmpal et Sartek |
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Perdu au poker? Bakchod? |
Nuit bien au chaud, on entend la pluie, la journée de demain s'annonce plus humide que prévu!
Levés sous un ciel plus que couvert, toutefois la pluie s'est arrêtée. On voit qu'il a neigé en altitude et on est bien content de ne plus y être. La couleur du terrain a changé, la montagne arborant désormais ses couleurs d'automne.
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Le matin, vue direction Bada Bhangal |
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Yogindra fait le dragon |
Nous partons pour nos dernières heures de marche. Le but de la journée est le village de Nayagraam, un village féérique rempli d'échoppes vendant du chocolat. Sur la route on s'arrête prendre un chaï dans une petite maison où vit toute une famille.
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Peu avant notre arrivée à Nayagraam village |
On voit le théorique dernier virage avant l'arrivée, et crac syndrome de la bosse. Enfin cette fois syndrome du précipice plutôt: il faut encore descendre au fond de la vallée et remonter de l'autre coté. Finalement on arrive au village de Nayagraam. On dévalise toutes les échoppes (CHOCOLAT!), mange un coup et ensuite tout le monde dans le bus pour redescendre sur Chamba, une petite ville. La route est similaire au chemin de trappeur: à flan de falaise. Mais ça n'a pas l'air d’impressionner le chauffeur qui roule d'un bon train.
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Nayagraam, retour à la ''civilisation'' |
A Chamba on prend un autre bus, de nuit celui-là. Ce qui explique certainement le fait qu'il roulait comme un malade sur des routes avec virage en épingle (sans freiner donc). Un beau mix entre le Silverstar et le Bluefire d'Europapark, mais pas top pour dormir...
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Spectacle en l'honneur d'une fête religieuse à Chamba |
Dernière journée à Chandigar, on se fait littéralement péter le bide et go pour 14h de dodo dans le train jusqu'à Kanpur.
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Spéciale dédicace à: mes converses de montagne
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Portrait de chaussures |
Converses de montagne: cagues à semelle, ayant pour seule utilité de ne pas marcher pieds nus dans les montagnes. La ''chaussure'' est composée de deux parties: la semelle, et un bout de toile sensé tenir le pied. Sauf que la semelle est en chewing gum fraîchement mâché et que la partie en toile ne maintient quasiment pas la cheville. Résultat, le faux pas est vivement déconseillé, tous les petits cailloux du chemin viennent vous titiller allègrement la voute plantaire et la semelle se désolidarise dès que vous commencez à faire le zouf dans les cailloux. Mais bon, je les aime quand même :) et elles m'ont couté 3 CHFr.
https://www.youtube.com/watch?v=kH3sS3F77kk
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